Cette fois on va pouvoir y penser sérieusement aux vacances ! Promenades au bord de la mer, soleil, bateaux, couleurs chaudes, beaux paysages ! Quoi de mieux pour habituer notre regard que de se plonger dans les peintures de Paul Signac ! Le musée Jacquemart-André à Paris nous en donne l’occasion en ré-ouvrant avec une exposition qui lui est consacrée « Les harmonies colorées ». Une bonne raison pour vous rappeler qui est Paul Signac et combien il aimait les bords de mer de la France !
De la Normandie à la Côte d’azur
Le peintre a séjourné à Port-en-Bessin en 1882-1883, situé dans le Calvados en Normandie, alors qu’il commence tout juste sa carrière de peintre. Il commence alors à peindre les extérieurs, pratiquant ainsi, comme Monet et de nouveaux peintres à l’époque, la peinture en plein air ! Signac rencontre le peintre Georges Seurat en 1884 au premier Salon des artistes indépendants et le fait venir à Port-en-Bessin en 1888. Ils vont travailler côte à côte sur le motif, mettant au point des techniques caractéristiques du « néo-impressionnisme ».
Paul Signac était un grand navigateur qui aimait aller de port en port. Un été de 1890, son voilier l’amena à Saint Cast, sur la côte d’Emeraude en Bretagne. Il y peint un des points de vue magnifique de la baie de Fresnaye, une toile marquée par le démarrage d’un nouveau procédé qu’on appellera ensuite « le pointillisme » partagé avec le peintre Seurat.
En 1892, Signac repart avec son bateau et arrive à Saint Tropez qui est à l’époque un petit village. Sur cette toile, avec le soleil couchant, il vient jouer avec la lumière et les reflets sur l’eau.
Signac s’installe à Antibes sur la Côte d’Azur à l’automne 1913. Un an plus tard, il produit deux vues de la ville à des moments différents de la journée – matin et soir.
Il peint ensuite de nombreuses scènes du port d’Antibes de 1913 à 1935.
Signac était fasciné par la manière dont la lumière du soleil venait affecter les paysages. En jouant sur les ombres et les petites touches de couleur, il innove dans ce procédé de mélange optique afin de donner à la fois cette idée d’harmonie et de mouvements par des fondus de couleurs, obtenus seulement en regardant de loin. Paul Signac devient un artiste peintre paysagiste reconnu et donne ainsi naissance au pointillisme, avec le peintre Seurat.
Harmonie des lignes et des couleurs
Signac innove et devient maître dans sa technique de peinture, le pointillisme, à ne pas confondre avec l’impressionnisme !
Quelle est la particularité ? De près, on ne voit que des points de couleur. Mais en s’éloignant… magie ! Une image apparaît. C’est le principe d’un procédé qui en partant des sujets, le peintre applique des petits coups de pinceaux de couleurs entières et les juxtaposent. A la différence des impressionnistes qui, eux, mélangent les couleurs sur la toile, les pointillistes appliquent méthodiquement les touches de couleurs les unes à côté des autres. Ce qui caractérise le plus Signac c’est donc cette recherche de reproduire la réalité tout en gardant les couleurs pures mais de vous donner ce fondu quand vous regardez la toile de loin. Le résultat obtenu est harmonieux ! Paul Signac devient le maître incontesté du pointillisme.
Sur ce zoom de la peinture de Paul Signac. On peut deviner sa technique. De près ou du loin, l’artiste enveloppe notre regard et nous invite à son voyage !
Peintre novateur, Signac ouvrira la voie à de nouvelles générations d’artistes, fauves, futuristes ou abstraits.
Une exposition à Paris au Musée Jacquemart-André a lieu du 19 mai au 26 juillet 2021 : « Signac, les harmonies colorées ». Talivera vous y emmène avec notre guide Françoise, suivez-nous !