L’opéra : un haut lieu, une histoire, un art

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Haut lieu de représentation, l’opéra rime souvent avec grandeur et luxe. Cependant, les beautés qui se déroulent sur scène ne reflètent pas toujours ce qui se passe en coulisses. Focus sur l’opéra, l’histoire de cet art de la scène et l’architecture emblématique qui l’accueille à Paris.

🔎 Le saviez-vous ? 🔎

Le mot « opéra » vient du latin « opus » qui signifie « œuvres » au pluriel. Un opéra est donc l’alliance de plusieurs œuvres pour la réalisation d’un chef d’œuvre. Voilà pourquoi on dit que l’opéra est un art total où musique, chant, théâtre, arts plastiques, danse sont réunis ! Et le Septième art aussi est de la partie dans les représentations contemporaines.

Basé sur un livret tel un script, l’opéra met en scène de manière théâtrale des personnages dont les rôles sont chantés. Les sujets les plus souvent développés y sont l’amour, la passion, l’infidélité, la vengeance mais également le pouvoir, la guerre, les mythes antiques ou bien les grands événements historiques.

L’opéra, un art émotionnel

« J’ai toujours dit que l’opéra est un centre de fitness émotionnel. Vous allez au centre de fitness pour faire travailler vos muscles, parce que vous voulez être en meilleure forme. Si vous voulez être émotionnellement en meilleure forme, allez à l’opéra, où vous aurez un exercice très intense. »

Kasper Holten, directeur du Royal Opera House à Londres depuis 2011

🕰 Quelle est son histoire ? 🕰

Initialement florentin, l’opéra devient romain, vénitien, puis napolitain… un essor qui lui permet d’occuper aux XVIIe et XVIIIe siècles toutes les cours et scènes de France, d’Allemagne, d’Autriche et d’Angleterre.

Né à Florence, il opère une rupture et un renouveau dans la pratique du théâtre musical : en effet, les siècles précédents reléguaient ce genre théâtral à un art mineur, le spectacle y ayant plus d’importance que l’intérêt dramatique. Mais l’opéra devient un art majeur en séduisant les plus grandes scènes et en liant arts de la scène et arts symphoniques.

L’opéra émane des membres de la camerata (« salon » en florentin) qui s’étaient fixé l’objectif de retrouver l’union de la musique et du drame qu’offrait le théâtre antique grec. Ses racines conduisent les chanteurs à s’exprimer uniquement en italien puis, au XIXe siècle, l’opéra passe les frontières, notamment grâce aux grands compositeurs.

📍Immersion à l’Opéra Garnier à Paris📍

L’Opéra Garnier, George Stein

Si l’opéra garde son prestige aujourd’hui, c’est aussi grâce aux lieux de représentation de ses chefs d’œuvres. Voyage dans les coulisses de l’Opéra Garnier…

Échappant de peu à un attentat en 1868, Napoléon exige qu’un opéra accessible depuis le Palais du Louvre soit érigé. Sa décision s’inscrit dans la politique des grands travaux initiés par le baron Haussmann et il lance alors un concours : un certain Charles GARNIER en sort gagnant.

À l’époque, les polémiques à Paris font rage au sujet de l’architecture de l’Opéra Garnier. Son style éclectique et l’abondance de sculptures poussent les bourgeois et les aristocrates qui s’y rendent à surnommer l’édifice de « la choucroute Garnier » !

Considéré comme le temple de la musique et de la danse académique, le classicisme prévaut à l’opéra Garnier.

  • Degas et les danseuses 🖌

Degas a eu la chance de pouvoir passer derrière les rideaux de l’Opéra Garnier afin d’assister aux répétitions des danseuses, un monde secret pour le public. 👯‍♂️
Il focalise son attention sur le geste et la vérité de l’attitude, sur les corps qui s’entraînent, qui ne sont pas encore en représentation : il est soucieux de montrer le travail préparatoire des danseuses auquel il est sensible, sans jamais tomber dans le voyeurisme.

La classe de danse, 1871-74, Paris, musée d’Orsay
  • Béraud et les vraies coulisses 🖍

Il est important de préciser que Degas ne tombait pas dans le voyeurisme, car ce n’est pas chose acquise au XIXe siècle ! À cette période, des aventures galantes se nouent au sein du milieu de l’Opéra… Certains bourgeois entretiennent des relations avec les danseuses et un réseau de prostitution émerge en coulisses. La « ville spectacle » avait alors une double face.

Adepte des représentations de la haute société, Jean Béraud en montre le vrai visage.

Ici, il montre des hommes tenant des danseuses par la taille, venant en coulisses, après la représentation, se servir parmi les danseuses-courtisanes : il pointe du doigt une réalité sociale peu reluisante, celle des femmes dans le milieu de la danse, le revers de la médaille du bel art de la scène.

Les coulisses de l’Opéra Jean Béraud, 1889, Paris, Musée Carnavalet.
  • Quand l’ironique Daumier va à l’Opéra Garnier🖊

Un spectacle pour tout le monde ? Pas d’après le caricaturiste Honoré Daumier ! 🎷

1852. Lithographie, état unique, avec la lettre. Épreuve sur blanc provenant du dépôt légal. 26,1 x 21,6 cm. Delteil 2243.
Publiée dans Le Charivari, le 5 avril 1852.
BnF, Estampes et Photographie, Rés. Dc-180b (46)-Fol.

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