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Tout va bien Monsieur Matisse !

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Henri Matisse est un des peintres majeurs du 20ème siècle, précurseur du mouvement des fauvistes et de la gouache découpée. Le peintre était reconnu pour son optimisme et il aimait peindre la jeunesse, la fraîcheur…la joie de vivre !

Le peintre fait régulièrement l’objet d’expositions en France. Une exposition vient de démarrer au Musée de l’Orangerie à Paris (du 1er mars au 29 mai 2023) et il y avait eu en 2020 une grande rétrospective « Matisse comme un roman » au Centre Pompidou à l’occasion du 150ème anniversaire de sa naissance.

Matisse, comme un roman

Les inspirations créatives de Matisse et son processus artistique ont évolué tout au long de sa vie. De nombreuses tentatives picturales peuvent ainsi être observées, certaines restent épisodiques dans la carrière de l’artiste, mais témoignent de ses nombreux essais vers la nouveauté, comme ce tableau presque cubiste qui paraît insolite en comparaison avec les autres œuvres du peintre.

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Matisse a dessiné de nombreux croquis travaux préparatoires à ses futures toiles. On découvre dans ses esquisses un style plus figuratif, presque proche de la bande dessinée, qui apporte une nouvelle dimension originale à la palette créative connue du peintre.

Simplifier pour complexifier

Matisse va être guidé par un objectif tout au long de sa carrière : apporter des nouveautés à l’art. En effet, il considère que la valeur d’un artiste correspond au nombre de nouveautés qu’il a réussi à apporter à sa discipline. En recherche permanente d’innovation, la peinture de Matisse va être décrite par Aragon comme « simplifier pour complexifier ».

Matisse n’a pas commencé par avoir son style propre. Il commence par être très inspiré par la peinture impressionniste sous l’influence de son maître Gustave Moreau. Paul Cézanne revient comme inspiration principale aussi bien dans les thèmes que dans des références assumées, en témoignent les nombreuses « baigneuses » de Matisse. De cette période, Aragon dit ainsi que « Matisse doit encore trouver une écriture qui lui est propre ». Sa peinture est encore sombre, assez lourde en détail, loin des collages colorés qu’on imagine aujourd’hui quand on pense « style Matisse »

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Cependant, dès 1905 Matisse tente de se libérer du figuratif en travaillant sur la création d’aplats de couleurs plus que sur le réalisme. C’est le début du mouvement fauviste. Matisse décrit alors ce mouvement qu’il initie comme « des blocs lumineux formé par l’accord de plusieurs couleurs formant un espace possible pour l’esprit ». C’est le début d’une obsession pour Matisse pour la lumière et pour des tentatives toujours plus poussées vers l’abstraction.

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La forme comme fil conducteur

Le fil conducteur de ce voyage passionnant dans la carrière de Matisse est également la découverte du motif et du signe de la part de ce pionnier de l’art moderne.

A partir de 1906, Matisse montre ainsi un intérêt tout particulier pour les arts dits primitifs et pour les créations orientales notamment les tapis anciens. Ce n’est pas par nostalgie que le peintre est fasciné par ces œuvres mais par intérêt pour leurs formes pures qu’il considère comme un retour à l’essence même des choses qu’il cherche à atteindre dans ses propres tableaux.

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Les formes ornementales et décoratives caractérisent en effet sa création, qui s’affranchit de la figuration de la réalité pour en présenter une version épurée, colorée et immensément joyeuse.

Une carrière non linéaire

Le processus de recherche de nouveauté et de tentative d’abstraction de Matisse n’est pourtant pas linéaire. La carrière de Matisse est ainsi teintée de périodes de retour au figuratif en raison de sa vie personnelle ou de la situation historique.

Ainsi, à partir de 1914, où Matisse est isolé et ne peut pas participer à la guerre, le peintre revient aux couleurs sombres et porte son intérêt sur les contrastes. Son objectif est d’être un soutien au combat au moyen de son art plutôt que sur le front.

Le peintre est également isolé et vit reclus chez lui. De cette expérience apparaissent des motifs récurrents chez Matisse et qui témoignent de sa solitude : la fenêtre d’où il observe le monde mais aussi le bocal du poisson rouge coincé dans sa prison de verre.

Matisse développe des scènes plus intimes où il peint des intérieurs ou des membres de sa famille comme Marguerite, sa fille. Les portraits se font reflets de l’époque : les personnages sont sévères, les couleurs sont sombres et les visages sont émaciés.

Après-guerre Matisse va même s’exiler de Paris où il est pourtant au sommet de son art et est acclamé par la critique et le public. Il s’installe alors seul dans un hôtel modeste à Nice où il abandonne encore pour un temps la peinture expérimentale pour revenir à des sujets plus classiques comme la peinture de paysages.

L’inventeur de l’Art Moderne

Matisse retourne cependant vite à ses expérimentations créatives. En 1931 il commence alors à développer sa technique de gouache découpée qui deviendra la matière pour ses collages. Les couleurs se font alors plus vives et contrastent avec sa palette plus pastel et lumineuse précédentes. Elles se font plus agressives, plus primaires : le rouge, le jaune et le vert sont omniprésents. C’est le contraste violent entre ces différents aplats de couleurs qui intéressent désormais le peintre.

Avec ce nouveau style complètement abstrait se basant uniquement sur les formes et les couleurs, Matisse va donner le ton du mouvement de l’art moderne pendant toutes les années 1940 et influencé toute une nouvelle génération d’artistes.

Plus son travail avance, plus il se concentre sur des projets de grande envergure comme sa série emblématique des Nus Bleus. Les toiles se font gigantesques et le spectateur est directement plongé dans la couleur.

Il se lance même dans des projets architecturaux et travaille sur l’intérieur de la «chapelle Matisse » dans l’église de Vence où il réalise de grands vitraux abstraits mettant de nouveaux en valeur formes, couleurs et lumière.

Matisse s’éteint en 1954 après avoir passé les dernières années de sa vie à développer sa technique de gouache découpée. Ses célèbres derniers mots furent « Ca ira ! » comme le dernier témoignage de l’optimisme inébranlable du peintre.

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