Rosa Bonheur est une des seules femmes peintres françaises reconnue de son vivant. Talentueuse, engagée et déterminée, elle a réussi à s’imposer dans un milieu exclusivement masculin où les femmes n’avaient pas leur place.
Alors qu’elle était tombée dans l’anonymat depuis sa mort, son importance est aujourd’hui progressivement réhabilitée dans les musées du monde entier. Une rétrospective lui est consacrée trés bientôt au Musée d’Orsay à l’occasion du bicentenaire de sa naissance. Zoom sur cette artiste, si moderne et engagée !
Une femme artiste célébrée
Rosa Bonheur est née à Bordeaux en 1822. Son père, professeur de dessin, initie rapidement toute sa famille à la peinture. Presque tous ses frères et sœurs deviendront également peintres. Mais c’est Rosa qui rencontrera le plus de succès. Elle commence à 17 ans à étudier les animaux, qui deviendront son sujet de peinture principal. Ses œuvres, au réalisme mais surtout au mouvement saisissant impressionnent très rapidement, et ce dès lors de sa première exposition.
Ses œuvres au premier rang desquelles Le Marché aux chevaux lui valent un succès sans égal, dépassant les rivalités artistiques de l’époque entre classiques et romantiques. Ses peintures ont la structure des œuvres classiques mais la fougue et la vitalité des romantiques : à la croisée des chemins, ses œuvres s’imposent comme une évidence et font consensus.
Rosa Bonheur accumule de nombreuses récompenses, ce qui entraine qu’on lui accorde une dérogation spéciale : elle peut exposer ses œuvres dans les salons sans qu’un jury n’ait à les sélectionner auparavant. Quelle consécration ! La critique de l’époque lui donne une confiance aveugle, et Rosa Bonheur voyage partout dans le monde pour présenter ses œuvres. En Angleterre, en Belgique, à New York … Le succès est le même à chaque fois. En 1865, elle est même la première femme artiste à recevoir la légion d’honneur pour son travail.
Une artiste libre
Rosa Bonheur a combattu toute sa carrière les entraves qui se posaient sur le chemin des femmes artistes à la fin du XIXème siècle. A force de travail, elle réussit même à obtenir une indépendance financière grâce à ses oeuvres.
Artiste à contre-courant, elle choisit d’entretenir son personnage de « garçon manqué » plutôt que de rentrer dans les codes féminins voulues par son époque. Elle fume, porte le pantalon alors illégal pour les femmes à l’époque … Rosa Bonheur fait de sa différence et de sa liberté une force !
Célébrée de son vivant, la critique du XIXème siècle en fait un exemple à ne pas suivre. Ses œuvres jugées trop mièvres sont rejetées par les courants modernes. Ce n’est qu’à la fin du XXème siècle que son œuvre est réhabilitée par des critiques et auteurs qui en font une figure avant-gardiste du féminisme et un symbole de la liberté pour les femmes peintres.
Rosa Bonheur a donc à la fois révolutionné l’histoire de la peinture de son époque mais aussi la place des femmes artistes dans le monde de l’art encore trop masculin. Elle est une des rares exceptions de succès exceptionnel de femmes peintres, et continue aujourd’hui d’inspirer les peintres, tant la situation pour les femmes artistes n’a que trop peu changé !
Musée d’Orsay
Cette artiste connue comme icône de l’émancipation des femmes plaça le monde vivant au cœur de son travail et de son existence.
Pour découvrir l’exposition au Musée d’Orsay à Paris (du 18 octobre 2022 au 15 janvier 2023), une visite guidée interactive en petit groupe vous est proposée par Talivera. Inscription par mail à [email protected]. Une conférence en ligne interactive Talivera vous est également proposée par Alex, guide-conférencier passionné de Rosa Bonheur.
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