Après quatre ans de travaux, le célèbre Musée Carnavalet – Histoire de Paris, le plus ancien musée de la Ville de Paris situé dans le centre de Paris, va ré-ouvrir ses portes au public cet été 2021 ! Et parce qu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, pour cette réouverture le musée s’associe avec la Fondation Henri Cartier-Bresson pour l’exposition « Henri Cartier-Bresson – Revoir Paris » prévue du 15 juin au 31 octobre 2021.
Pionnier de la photographie de rue, ses clichés en noir et blanc sont aujourd’hui mondialement connus. Comme celui de cet enfant marchant fièrement rue Mouffetard, à Paris en 1954 !
Souvent décrit comme insouciant, spontané et libre, Henri Cartier-Bresson était un photographe mythique du XXème siècle, mais il était également un éternel voyageur.
Avec plus d’une dizaine de pays à son actif, l’artiste a fait en parallèle de sa carrière de nombreux voyages ! Ainsi, connaitre Henri Cartier-Bresson c’est également connaitre tous ses périples !
A l’occasion de ce Zoom Artiste, nous vous invitons à découvrir quatre coins du monde qui ont marqué la vie du photographe.
L’Afrique
À vingt-trois ans son destin change lorsqu’il découvre dans la revue Arts et métiers graphiques une photographie du Hongrois Martin Munkácsi montrant des enfants courant vers le lac Tanganyika, un des plus grands lacs d’Afrique.
« J’ai soudain compris que la photographie peut fixer l’éternité dans l’instant, racontait-il. C’est la seule photo qui m’ait influencé. Il y a dans cette image une telle intensité, une telle spontanéité, une telle joie de vivre, une telle merveille qu’elle m’éblouit encore aujourd’hui. La perfection de la forme, le sens de la vie, un frémissement sans pareil… » expliqua Henri Cartier-Bresson de cette photo.
©Martin Munkacsi
Ainsi, toujours âgé de vingt-trois ans, le jeune Henri Cartier-Bresson part vers le continent africain, notamment en Côte d’Ivoire, au Cameroun, et au Togo doté d’un appareil photo Krauss d’occasion avec lequel il réalisera ses premiers clichés.
L’Europe
Si c’est en Afrique qu’Henri Cartier-Bresson a découvert la photographie, c’est en Europe qu’il devient photographe !
À nouveau accompagné de son appareil photo Krauss et de son ami André Pieyre de Mandiargue, Henri Cartier-Bresson effectue plusieurs voyages en voiture à travers l’Europe au début des années 1930. Il part dans un premier temps en Europe de l’Est, en Belgique, Pologne, Allemagne, et en Hongrie où il va photographier majoritairement des marchés, des ghettos et des façades de boutiques.
Puis dans un second temps, il part trois mois découvrir l’Europe du Sud, en Italie et en Espagne. Plus expérimenté dans la photographie, il abandonne son appareil Krauss, devenu trop contraignant, pour adopter un appareil photo Leica, qui ne le quittera plus.
Barrio Chino, Barcelona, 1933 ©Henri Cartier-Bresson/Magnum Photo
L’Amérique du Nord
Il nous est impossible de parler des voyages les plus décisifs du photographe, sans citer l’Amérique du Nord et plus particulièrement New York. En effet, Henri Cartier-Bresson disait lui-même : « C’est l’Amérique qui m’a fait » !
Alors qu’il n’a pas encore exposé en France (il ne le sera qu’en 1955), Henri Cartier-Bresson expose à la Galerie Julien Levy de New York en 1933 et 1935, et au Museum of Modern Art en 1947 ! La presse américaine adore sa technique et sa liberté de mouvement, et le reconnait le comme étant un « artiste historien ».
C’est également en 1947, qu’Henri Cartier-Bresson, âgé presque de 40 ans, fonde avec Robert Capa, David Seymour, George Rodger et William Vandivert, l’agence coopérative Magnum Photos à New York.
La Chine
Suite à la demande du magazine Life, Henri Cartier-Bresson part en 1948 en Chine pour faire un reportage. Initialement parti pour deux semaines, le photographe y restera dix mois.
Ce nouveau périple sera un nouveau point marquant pour sa carrière et pour l’histoire du photojournalisme. À la suite de la parution de ce reportage Henri Cartier-Bresson est sans nul doute une figure majeure du « nouveau » photojournalisme du XXème siècle. Les photos prises lors de ce reportage sont encore aujourd’hui emblématiques, telle le « Gold Rush à Shanghai ».
De multiples autres voyages ont marqué la vie du photographe, du Mexique au Pakistan en passant par Cuba, l’Inde, la Russie etla Birmanie… Tous ont pour point commun : la photo ! Partout où Henri Cartier-Bresson est allé, son appareil photo Leica l’a suivi. « La photographie se situe à mi-chemin entre le jeu du pickpocket et celui du funambule » disait-il.
Si cet article vous a plu et fait voyager, alors nous espérons vous retrouver le 15 juin à la réouverture du Musée Carnavalet pour continuer à découvrir cet artiste !
Crédit photo: À l’entrée d’une taverne, Pékin, décembre 1948 © Fondation Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos