Cézanne

Zoom artiste : Les 4 (r)évolutions de Paul Cézanne

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Comment le style pictural de ce grand artiste de la peinture a (radicalement) changé au cours de sa vie ? Venez découvrir ses évolutions !

Cézanne est exposé aux Carrières de Lumières des Baux de Provence en ce moment et jusqu’au 2 janvier 2022. Préparez votre visite avec nous…

Autoportrait au chapeau melon, Cézanne 1885-1886

Période couillarde : 1862 – 1872

« Il y a deux sortes de peinture : la peinture bien couillarde, la mienne, et celle des ottres. »

Cézanne évoquait à travers cette citation sa période ponctuée de débordements et d’angoisses qu’il exprimait à travers sa peinture et plus particulièrement sa technique picturale. Ces sentiments envahissants étaient traduits dans ses tableaux par des couleurs sombres et un trait de pinceau souvent épais.

Il a peint des scènes macabres comme La Madeleine ou la Douleur (1867), des portraits traités aux couteau à palette comme Le Nègre Scipion (1867) ou encore des scènes d’inspiration religieuse telle La Tentation de Saint Antoine (1867-1870).

Il va dans ses œuvres exagérer la technique au couteau de Courbet, ce qui donnait un empâtement, idéal pour produire un relief, une épaisseur notable sur sa toile.

En effet, il voulait exprimer énergiquement la tension qui l’habitait. Celle-ci était probablement due à la relation compliquée qu’il entretenait avec son père. C’est notamment ce qu’il représentait dans son œuvre « Louis-Auguste Cézanne, père de l’artiste, lisant L’Événement » en 1866. Les traits sont denses et les dominantes sont le gris et le noir, éclairé d’une faible lumière.

Période impressionniste : 1872 – 1883

Le grand peintre éclaircit sa palette pour peindre des paysages plus doux à l’aide de couleurs fondues. En effet, il met en place une technique nouvelle lui permettant de moduler les passages de l’ombre à la lumière. Cela lui permet d’utiliser une touche orientée et unifiante pour ces toiles. Alors va naitre l’impressionniste qui va nous transmettre à travers ses œuvres une impression de mobilité.

Durant cette période, il a peint notamment Les cottages d’Auvers (1873), Autoportrait en casquette (1873), Madame Cézanne appuyée sur une table (1873) et Bouquet de fleurs dans un vase bleu (1873-1875)

Cette toile se dégage quelque peu de l’influence impressionniste qui domine sa peinture lors de ces années. En effet, habitué par les couleurs sombres de l’artiste, ce tableau est d’une rare clarté. Ici, le spectateur sent presque l’air circuler à travers les mouvements dans l’espace et voit les reflets de ce dernier dans l’eau. Certains disent que c’est un des premiers tableaux qui marque son aboutissement en tant que peintre, son style personnel peut s’exprimer librement !

Le Pont de Maincy, Paul Cézanne 1879-1880

Période constructive : 1883 – 1895

Cette période va être marquée par un dépassement de l’impressionnisme dans des paysages immobiles et intemporels qu’il avait l’habitude de poser sur ses toiles. Il va alors prendre un tournant artistique et s’ajoute à sa peinture une tendance à l’abstraction. Le réalité ne sera plus son seul guide pour la construction et va faire place à des compositions imaginées. Des oppositions vont apparaitre dans sa peinture. S’affrontent alors lyrisme et rigueur, stabilité et mouvement, exactitude et déformation dans certaines de ses œuvres.

Il va alors approfondir une recherche picturale autonome dans ses grands thèmes de prédilection. Ce seront des paysages avec sa composition de 1887 La Montagne Saint Victoire au grand pin, des natures mortes avec sa Nature morte au panier en 1888-1890 ainsi que ses séries sur les baigneurs et sa série de 5 tableaux sur les joueurs de cartes dans les années 1890 – 1895.

Sa période constructive l’inspire et va mettre en lumière des tableaux tels que Les rideaux (1885), Medan : Château et le Village (1885), Autoportrait (1887), Le Garçon au gilet rouge (1889), Arlequin (1890), Nature morte aux pommes (1894).

Période synthétique : 1895 – 1906

Dans cette dernière période de sa vie, le peintre va se mettre à l’écart du monde. Ayant reçu l’héritage de son père, il se retire dans une petite maison près d’Aix ou il va pouvoir travailler sa peinture. En effet, elle va beaucoup évoluer pour la faire passer à un autre stade de composition. Il va, non plus décrire la réalité avec précision ou appliquer des constructions picturales, mais s’attacher à décrire sa pensée à travers ses œuvres. Il rompt la stabilité des éléments les plus inertes pour les rendre animés !

Cézanne va fondre progressivement sa construction géométrique dans la couleur. Il va se concentrer sur le cœur de son imaginaire qui nourrit son inspiration depuis si longtemps. C’est le cas notamment de la montagne Sainte Victoire qui a surplombé les paysages de son enfance. Il commence une analyse sur la notion de paysage en modifiant la composition de la perspective. C’est le cas de La montagne Sainte Victoire dans lequel il a étagé les différents plans du tableau et où il a simplifié les formes géométriques.

Sa période synthétique va être marqué par des œuvres telles que Dans les bois (1898), Dans le parc de Château Noir (1900), Château Noir (1904) et Le Mont Sainte Victoire (1904).

Château Noir, Paul Cézanne 1904

Si vous avez aimé cet article, participez à notre E-Café Cézanne et la Montage Sainte Victoire et ne manquez pas de visiter cet été l’exposition aux Carrières de Lumières « Cézanne, le maître de la Provence » en passant dans Les Baux de Provence, un des plus beaux villages de France.

https://www.lesbauxdeprovence.com/agenda/animations/cezanne-kandinsky

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