Si des œuvres sont bien aisément reconnaissables, ce sont celles de Salvador Dali sur lesquelles on ne se trompent jamais ! Le représentant pictural incontesté du surréalisme a su créer comme aucun autre artiste un univers onirique, fantastique et profondément personnel.
Quentin Dupieux réalise actuellement un biopic déjanté : Daaaaaali! Loin du biopic traditionnel, le réalisateur se veut en accord avec la personnalité du peintre et a annoncé la date de sortie en 2023.
En attendant de pouvoir voir la vie de l’artiste sur grand écran, zoom sur ce maître du surréalisme, à la croisée des chemins entre rêve et réalité !
Salvador Dalí, l’art de l’inconscient
L’art de Dali s’apparente à des mystères. Rarement compréhensible au premier regard, il demande l’attention du spectateur. Devenu actif, c’est à lui de déchiffrer ce qu’il voit, de reconstruire l’histoire derrière l’œuvre et d’y donner du sens.
L’artiste offre à son spectateur une expérience étrangement universelle, celle d’un monde onirique, n’existant que dans l’esprit et que pourtant tout le monde reconnaît.
Dali et son art sans limite : le surréalisme
Dali est un artiste prodige : peintre, sculpteur, écrivain ou encore scénariste, il laisse une œuvre complète. L’art dans son intégralité se met au service de son imaginaire débordant.
Dans la lignée des surréalistes, Salvador Dali pense que l’art ne doit pas se réduire aux limites de la peinture et encore moins à la réalité. Tout est bon pour nourrir une création libérée du carcan paralysant de la conscience chez les surréalistes. Trompe-l’œil, travail sur les perspectives, matériaux ou encore proportions : le peintre invite le spectateur à questionner le réel, à deviner un grand projet derrière ses œuvres et à ne rien prendre pour acquis.
Questionner la vie, sans donner de réponses
L’œuvre de Salvador Dali est donc profondément métaphysique. Obsédé par des questionnements mystiques, religieux et spirituels, Dali questionne la place de l’homme dans l’univers. Profondément marqué par les événements traumatiques de son temps, sa peinture est souvent sombre, hantée par une morbidité inquiétante et désespérée. Fasciné par la nature, les créatures qu’il présente sont souvent effrayantes, décharnées : les rêves de Dali s’apparentent le plus souvent à des cauchemars.
Cependant l’œuvre de Dali n’est pas une œuvre sombre : elle est également célébration de la nature et de l’amour. Sa muse et épouse Gala est omniprésente dans sa création comme source d’inspiration artistique infinie. Le travail de Dalí est plutôt le reflet d’un monde et d’une époque en mutation avec tous les questionnements qui y sont rattachés. Volonté de s’échapper d’un présent qui dépasse, et d’un passé qui hante… Le futur se doit d’être surréel et de ne pas ressembler au passé !
Dali et la persistance de la mémoire
La persistance de la mémoire est l’oeuvre la plus connue de Dali, mais pourquoi l’avoir appelée ainsi ?
Un tableau du maître espagnol est une invitation au rêve. Chaque œuvre du peintre requiert que l’on s’attarde sur elle et surtout qu’on se l’approprie.
Aussi appelé les montres molles, ce tableau est une peinture réalisée en 1931. Il peut être apparenté à un monde onirique, une fois de plus complètement surréaliste. Plusieurs théorie ont été faite à propos de cette oeuvre. Ce peut être la représentation d’une bataille contre le temps qui passe, ou la métaphore de la finitude.
Dans ce grand désert, les montres molles accrochent tout de suite le regard, ces montres dégoulinantes intriguent. L’une d’elles repose sur un olivier, seule représentation d’un être vivant du tableau, qui apparait comme étant en fin de vie. Il y a ensuite cette petite chose interloquante : une sorte de créature amorphe et mystérieuse. Il s’agit en réalité d’un autoportrait caricaturé de Dali. Les spectateurs peuvent rapidement discerner un oeil : ces longs cils et une légère forme de nez apparaissent. Le visage se révèle alors comme endormi. Ce qui peut donner un indice sur l’identité de cette forme humanoïde, c’est cette longue moustache, attribut identitaire indéniable de Dali.
En arrière plan de cette oeuvre surréaliste, il y a une plage et une falaise représentant la côte rocheuse de Port Lligat. C’est un doux souvenir. Ce paysage vient aussi adoucir la scène en y apportant réalisme et chaleur.
Dans l’ensemble, on peut comprendre ce tableau comme une réflexion de la vie et la mort contrebalancée par l’aspect rassurant et serein d’un souvenir chaleureux.
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La persistance de la mémoire c’est peut-être tout ce que nous avons pour nous permettre d’arrêter le temps.