Andy Warhol est sans doute l’un des artistes les plus marquants du 20ème siècle. Célèbre représentant du Pop art dont il est la figure la plus célèbre, Andy Warhol s’est nourri de la pop culture des années 60 pour venir irriguer toute celle de la deuxième moitié du 20ème siècle. Son œuvre a imprégné l’inconscient collectif : qui n’a jamais vu une de ses conserves de soupe Campbell’s ou sa célèbre sérigraphie de banane ? Artiste commercial revendiqué, ses œuvres colorées et joyeuses, révèlent une complexité pas si cachée.
Alors que la plus grande exposition de photographies d’Andy Warhol jamais réalisée à Paris débute le 2 mars à la Galerie Italienne de Paris, zoom sur cet artiste qui a contribué à rendre l’art accessible à tous.
Publicité ou œuvre d’art ?
Andy Warhol commence sa carrière comme dessinateur publicitaire. Quand beaucoup d’artistes essayent de dissimuler cette profession souvent alimentaire, c’est comme publicitaire que Warhol est à l’origine reconnu. A tel point que cela influence négativement sa carrière artistique : personne n’accorde de crédibilité à ce publicitaire pourtant talentueux. Qu’importe ! Warhol décide de combiner les deux disciplines et de placer l’objet de consommation au cœur de son art. S’inscrivant ainsi dans le mouvement du Pop art, il en devient le chef de file.
L’art en série
Chez Warhol l’art devient reproductible : il crée ainsi un même motif de manière obsessionnelle et répétitive grâce à la technique de la sérigraphie dont ses réalisations les plus célèbres sont sans doute les conserves de soupe Campbell’s. Ce principe est profondément choquant pour les artistes qui le précédent : comment juger la valeur d’une œuvre lorsque celle-ci n’est plus unique et peut être reproduite à l’infini ? Avec Warhol, on trouve donc les prémisses de l’art contemporain : c’est le concept qui prédomine sur la matérialité de l’œuvre, le fond gagne sur la forme.
Finalement tout le monde peut être artiste et les objets du quotidien deviennent des sujets artistiques légitimes. L’art démocratique c’est la provocation d’Andy Warhol !
De nouvelles icônes
Andy Warhol c’est aussi la révolution dans les thématiques abordées par l’art. Finis les sujets classiques et élitistes : le quotidien et les célébrités s’invitent dans les oeuvres. La consommation c’est la nouvelle religion pour Warhol, et les célébrités en sont les nouvelles idoles. L’art se doit de représenter ces nouvelles icônes, et devient un objet de consommation lui-même. Reproductible à grande échelle, chacun peut posséder une œuvre d’art.
Le pop art, qui prend pour sujet ces objets communs du quotidien, représente donc un bouleversement dans l’histoire de l’art : la culture populaire s’invite enfin dans l’art légitime dont tout élitisme est exclu. Couleurs vives et sujets immédiatement reconnaissables : le pop art est simple, accessible et ses références sont évidentes pour n’importe qui. Seuls en sont exclus ceux qui ne sauraient pas reconnaître Marilyn Monroe ou une conserve de soupe : pour la première fois c’est une élite culturelle qui potentiellement ne comprendra pas l’œuvre d’art ! Quelle révolution !
Un artiste aux mille visages
Mais Andy Warhol ce n’est pas que des sérigraphies ! Il annonce d’ailleurs assez vite abandonner cette discipline au cours de sa carrière (mais si il ne s’arrêtera en réalité jamais vraiment). Photographe, vidéaste, producteur de musique … Warhol revêt mille casquettes et se fait soutien à la scène artistique new-yorkaise émergente des les années 1960. Un artiste total qui dédiera sa carrière au développement d’un nouveau mouvement artistique fondé sur l’innovation et surtout l’accessibilité à tous !
Andy Warhol est donc le représentant d’un art pour tous : avec lui l’art devient universel et accessible à n’importe qui. Inspirons donc nous du pop art et n’ayons pas peur de la culture ! Elle est faite pour le spectateur et n’a pour but de l’impressionner mais de lui procurer une émotion. Dédramatisons notre rapport à l’art grâce au pop art !
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