Camille Claudel est une des rares artistes féminines à avoir percer dans la sculpture à son époque. Profondément passionnée par son art, son envie de transmettre ses sentiments dans ses créations a été plus fort que tout. Si son époque n’a pas su lui rendre hommage et la condamnait à l’anonymat, les générations qui ont suivi ont reconnu le travail extraordinaire de l’artiste.
Zoom sur cette artiste qui est classée parmi les plus importantes femmes artistes du 19 et 20ème siècle.
Une artiste envers et contre tout
Camille Claudel est passionnée très jeune par la sculpture. Dès l’adolescence elle souhaite en faire sa profession. Ce projet est soutenu par son père mais furieusement rejeté par sa mère, qui toute sa vie s’opposera aux projets artistiques de sa fille. Ce n’est pas une carrière louable, surtout pour une femme.
Camille Claudel persiste et grâce à sa force de persuasion, elle convint sa famille de s’installer à Paris pour qu’elle puisse lancer sa carrière de sculptrice dans l’atelier d’Alfred Boucher. Là bas elle s’illustre comme une assistante hors du commun et est encouragée par le sculpteur qui est aussi son mentor. C’est en 1882, alors qu’Alfred Boucher est absent et se fait remplacer pour un cours dans son atelier, que Camille Claudel fait la rencontre d’Auguste Rodin.
Une histoire d’amour tragique
Camille Claudel commence à travailler comme assistante de Rodin à partir de 1884. De plus de vingt ans son aîné, le sculpteur bénéficie alors déjà d’une renommée certaine. Fasciné par le travail de la sculptrice, Camille Claudel devient très vite indispensable à Rodin : il la consulte systématiquement et on retrouve dès lors les influences de la jeune artiste sur son travail.
Les deux artistes deviennent amants pendant une dizaine d’années. Servant de modèles respectivement et travaillant de manière très proche, nombreuses sont les sculptures représentant les visages des deux amants et les sculptures de l’un portant l’âme ou l’idée de l’autre et vice versa.
Cependant, Rodin refuse de s’engager auprès de Camille Claudel, refusant de rompre avec sa compagne de toujours. Fortement marquée par cette lente rupture, le temps qui passe creuse la distance entre la sculptrice et son amant. Ils finissent par se séparer en 1896. Cependant, l’œuvre de Camille Claudel est désormais associée à celle de Rodin dans l’esprit du public, et elle n’arrivera jamais à sortir de son ombre de son vivant. Camille Claudel en gardera du ressentiment envers Rodin qui selon elle lui a empêché d’obtenir la reconnaissance qu’elle mérite.
L’artiste de l’intime
Malgré les comparaisons avec Rodin, le style de Camille Claudel est unique et novateur pour son époque. Très proche de l’art nouveau, ses sculptures ont un aspect brut, naturel aux courbes organiques et sinueuses. Il y a un génie du mouvement et de la force des sentiments dans ses sculptures. Plus qu’un geste, c’est une véritable émotion qu’arrive à transmettre Camille Claudel dans son travail.
Camille Claudel, c’est avant tout la sculptrice de l’intimité. Ses personnages enlacés ou se déchirant témoignent de ses émotions vives et de son vécu passionné. Elles dévoilent une artiste honnête qui se livre à corps perdu dans ses œuvres qui nous racontent aussi bien son histoire personnelle que celle de l’humanité. Souffrance, bonheur, amour … C’est la vie qui apparait derrière ses sculptures écorchées-vives ! Des œuvres fondamentalement modernes d’une femme libre qui se jette à corps perdu dans son travail.
La Valse, Camille Claudel L’abandon, Camille Claudel