« Fashion Big Bang » : l’explosion créative de la mode contemporaine

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Après l’exposition temporaire « Années 80 » au musée des Arts décoratifs, ouverte jusqu’à avril 2023, relatant le tournant créatif et coloré opéré dans les années 80, Talivera vous emmène découvrir l’exposition « 1997 – Fashion Big Bang » ouverte au Palais Galliera de mars à juillet 2023. Une exposition mode qui met en lumière un grand chamboulement dans ce secteur à l’aube du XXIe siècle en France. Mais que s’est-il passé en 1997 pour qu’une exposition inédite soit consacrée exclusivement à cette année ? 

L’année 1997 est présentée par l’exposition comme le terreau d’une grande effusion créative : à l’aube de l’an 2000, de nouveaux créateurs prennent la tête des grandes maisons de couture, les défilés se succèdent et des événements marquants surviennent dans le monde de la mode. C’est un véritable « Big Bang », une explosion de laquelle surgit la création. 

Prise de vue du podium de l’entrée de l’exposition

Une exposition immersive qui offre une expérience complète

Aujourd’hui plus que jamais, le monde de la mode voit ses codes questionnés pour le mieux : il semble que les créateurs et les créatrices ne puissent plus faire l’impasse sur les enjeux qui traversent notre époque, numériques, écologiques, féministes, politiques, multiculturels… Le musée de la mode s’intéresse à une année charnière et exemplaire qui fait de la mode un lieu de réinvention, de mutation et un miroir des enjeux qui traversent notre époque et notre société. Le vêtement est compris comme un porte étendard des enjeux et revendications de notre époque.

Alors venez vibrer au rythme des défilés ! Le Palais Galliera a composé une playlist réservée aux visiteurs de cette exposition inédite. La musique résonne et offre un parfait moyen de projection sur les podiums. Vous retrouverez les bandes sonores des plus grands défilés de l’année 1997 et évoluerez parmi les créations : une expérience visuelle et auditive innovante.

Les créateurs font le show et nous racontent des histoires

1997 : De toutes les couleurs et de toutes les formes

On entre dans l’exposition comme dans une spirale : la scénographie est habilement conçue et nous fait tourner autour des silhouettes novatrices de la haute couture. Les formes sont déstructurées, les robes ont du ventre, le tissus ressemble à du papier, les têtes sont coiffées de cornes, les bras parés de plumes… On assiste à l’immense multiplicité des créativités de cette année-là et à la diversité des traitements de formes et de textures : les silhouettes arborées par les mannequins sont toutes uniques et originales et l’on est étonné d’un tel bouillonnement créatif. Les créateurs nous livrent leurs regards novateurs et leur réinterprétation des vêtements en jouant avec les codes et les traditions, créant ainsi de véritables œuvres d’art.

  • Manteau à plumes colorées
  • Mannequin avec bustier jaune à poids noirs et un couvre chef en forme de corne de taureau à plume noir
  • Mannequin avec manteau à plumes noires

Des stylistes passés maîtres dans l’art de raconter le vêtement sur les podiums

Les créateurs et les créatrices utilisent la haute couture comme un moyen d’expression et racontent des histoires : ils et elles cherchent à provoquer une émotion, à s’engager en tant qu’artistes pour délivrer un regard nouveau et original. Certains défilés de l’année 1997 ont été conçus autour d’un récit : le décor, le show et les designs des vêtements sont tous plongés dans la narration et l’on assiste à un spectacle complet. Pour Givenchy, Alexander McQueen crée des monstres hybrides à la manière d’un Frankenstein de la haute couture : les murs de la salle du défilé sont recouverts de rideaux rouges sombres, des corbeaux croassent dans des cages et les mannequins défilent, exposant des créations étranges propres à provoquer des émotions. Le défilé commence lorsque les créatures prennent vie : la haute couture devient un domaine propre au récit.

La mode fait son cinéma et s’ancre dans la pop culture

Grâce à son renouveau et à la créativité des figures de la haute couture, la mode influence la scène culturelle mondiale. Jean-Paul Gaultier imagine les costumes du film de Luc Besson Le Cinquième élément, Walter Van Beirendonck crée les costumes du groupe pop rock U2, Jean-Charles de Castelbajac habille le pape Jean-Paul II et le clergé lors des Journées mondiales de la jeunesse à Paris, Alexander McQueen habille la chanteuse Björk pour la couverture de son album Homogenic et Rei Kawakubo crée les costumes du ballet Scenario du chorégraphe américain Merce Cunningham intéressé par les silhouettes déformées du créateur. Chanteurs stars, réalisateurs du cinéma de la pop culture, religieux, chorégraphes, tous s’intéressent au renouveau créatif du monde de la mode et de la haute couture et s’en inspirent. La mode devient un domaine artistique à part entière et les créateurs deviennent de véritables artistes.

Paris, « capitale de la mode », et des couturiers élevés au rang de stars

Les grands couturiers prennent une place prégnante dans la vie culturelle parisienne : ils accèdent à un statut de star. Jean Paul Gaultier, Gianni Versace, Jean-Charles de Castelbajac, Alexander McQueen, John Galliano, Thierry Mugler, Christian Lacroix, Stella McCartney… ces noms résonnent et sont connus du tout Paris de l’époque et du monde entier. 
La reconnaissance mondiale des couturiers s’ancre notamment dans des événements qui endeuillent le monde de la mode et des célébrités : en juillet 1997, Gianni Versace est assassiné. Sa mort provoque une onde de choc et entérine son statut de star auprès du public : sa disparition est comparée à celle John Lennon, star internationale du rock, assassiné par un fan. De la même façon, les obsèques de Lady Diana après sa mort tragique en 1997 verront se presser de nombreuses figures de la mode invitées par la famille royale endeuillée. 
Ces événements participent à entériner la reconnaissance des couturiers sur la scène mondiale. Ces créateurs starifiés font des maisons pour lesquelles ils travaillent de véritables temples de la mode. Des lieux iconiques ouvrent à Paris, la « capitale de la mode », et soufflent un vent de nouveauté et d’avant-garde, notamment la boutique colette : le premier « concept-store » parisien est inauguré en 1997. Il connaît un franc succès, regroupe à la fois un restaurant, une galerie, une librairie et une boutique. Sa fermeture en 2020 marquera pour beaucoup de Parisiens la fin d’une ère.

Prise de vue du podium final de l’exposition

L’exposition du Palais Galliera nous donne à voir un chamboulement dans le monde de la mode et de la haute couture. Ce renouveau est influencé par l’époque, par l’effusion culturelle des années 1990 et par l’horizon de l’entrée dans l’an 2000. Les créateurs s’engagent et inventent de nouvelles esthétiques vestimentaires originales, influençant notre manière de nous habiller et notre rapport au vêtement.

Cette exposition, fascinante et stimulante, nous le montre bien : la mode est un terrain de jeu, un lieu de création et d’invention qui évolue au rythme de notre société.

Alors, comment continuer de s’inscrire dans les enjeux d’une époque pleine de revendications et sans cesse en mouvement ? L’industrie de la mode étant l’une des plus polluantes, les créateurs et créatrices émergents nous donnent des clés, notamment via le jeune mouvement de la slow fashion.

Talivera vous accompagne à l’exposition « 1997 – Fashion Big Bang » au Palais Galliera avec notre guide Corinne. Réservez votre sortie culturelle pour comprendre et revivre ce chamboulement esthétique qui fait de la mode contemporaine ce qu’elle est aujourd’hui, un incontournable de notre culture.

Cléo Ragasol

📆 Exposition du 7 mars au 16 juillet 2023 « 1997 – Fashion Big Bang » une exposition dédiée à l’année 1997 au Palais Galliera – Paris.

TALIVERA.FR vous y emmène !

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